POURQUOI SE FORMER ET FAIRE FORME SON PERSONNEL ?
(1er article du blog, publié initialement en 2004)
La science infuse n’est l’apanage de personne et
l’évolution des connaissances et de la technologie remettent en question bien
des habitudes ou des méthodes de travail que d’aucuns croyaient intemporelles,
pour ne pas dire infaillibles. D’ailleurs, est-il encore besoin d’évoquer les
réfractaires à l’informatique des années 80, qui ont soit disparu du marché,
soit changé d’opinion, contraints et forcés, pour comprendre l’intérêt de se
tenir « à jour » dans son métier, quel qu’il soit ?
C’est bien parce que tout change vite que le
législateur a profondément réformé, à la fin des années 70, l’épais et complexe
livre IX du Code du travail, relatif à la formation professionnelle. En effet,
la Formation des salariés et des employeurs, dans le cadre de l’exercice de
leur métier, est devenue un droit, voire même une obligation dans certaines
branches d’activité (médecine, éducation,
par exemple). Quantités de dispositions nouvelles ont d’ailleurs récemment
été prises pour inciter employeurs et salariés à « consommer » de la
formation.
Et pourtant, combien sont grands les besoins en
formation des personnels d'exécution de la propreté et de l’hygiène, et que
d’avantages peut-on en retirer... Faisons un tour d’horizon.
Les clients
apprécient généralement favorablement les efforts faits par leur prestataire
pour former le personnel d’exécution. Ils y voient une volonté de qualité, un
désir de progression professionnelle et l’image de marque de l’entreprise de
service s’en trouve renforcée.
Pour le personnel, aller en formation change
agréablement du labeur quotidien et permet de rencontrer des collègues inconnus
de leur entreprise ou d’autres sociétés (lors des stages inter entreprises),
dans un contexte détendu et agréable. Ainsi, les stages sont souvent un
carrefour d’échanges d’expériences et d’idées qui permettent à tous les
participants de progresser et mieux se situer dans leur profession, ce qui
n’est jamais un mal dans le contexte concurrentiel actuel.
Même si un
stage de formation n’apprend rien de bien nouveau aux « vieux
routiers » de la profession, il est toujours une information ou un
éclaircissement qui leur fera découvrir ou redécouvrir un aspect utile, voire
important, de leur métier. Car nous avons effectivement tous tendance à
« oublier » : automobilistes, vous qui lisez ces lignes, seriez
vous capable de réussir aujourd’hui au premier coup l’épreuve écrite du code de
la route pour obtenir le permis de conduire ? Voilà qui illustre un des
avantages des stages de formation professionnelle : la mise à jour des
savoirs et compétences. En outre, les stages de formation permettent de mieux
connaître et comprendre les nouvelles réglementations, qui sont très
changeantes par les temps qui courent : loi sur les biocides, évolution du
droit du travail...
On constate
généralement qu’à la reprise du travail, le lendemain d’un stage, la motivation
professionnelle est au rendez-vous et rejaillit sur l’ensemble des collègues.
Cela se comprend, car connaître le pourquoi et le comment des choses de son
métier fait gagner en efficacité et est valorisant sur le plan le personnel. En
effet, un véritable professionnel est bien sûr quelqu’un qui pratique le métier
avec des automatismes, mais surtout quelqu’un qui sait réagir sans faire
d'erreur et s’adapter à une situation imprévue. Or, comment est-ce possible
sans connaître davantage que les simples bases du métier ?
Évoquons aussi
"l’unification du langage" dans l’entreprise que favorise un stage.
Tous les acteurs de l’entreprise ont entendu un même discours et disposent
d’une même documentation technique. Tout le monde a donc une référence
commune ! Voilà qui ne peut que faciliter la communication et la bonne compréhension
des consignes et directives. Notons, qu’il s’agit en l’occurrence d’un des axes
principaux d’un bon plan de formation interne.
Rassurons les
chefs d’entreprises qui craignent que leurs salariés envoyés en formation
utilisent les connaissances acquises pour se mettre à leur compte et les
concurrencer déloyalement. D’abord, il est évident qu’avoir une compétence
professionnelle ne signifie pas obligatoirement avoir l’étoffe d’un artisan, ou
d’un patron de PME. La consultation des registres des tribunaux de commerce est
éloquente en l’espèce. Mais en outre, avez-vous entendu parler du « dédit
formation » ? il s’agit d’une clause du contrat de travail (ou d’un
avenant à celui-ci) qui permet à l’employeur de s’assurer du bénéfice des
formations financées par lui, en dissuadant les salariés de quitter
l’entreprise avant que les dépenses de formation soient « amorties ».
Elle prévoit le remboursement par le salarié des frais de formation dont il a
bénéficié en cas de départ de l’entreprise avant un certain délai.
Le livre IX du
Code du travail évoqué plus haut impose des cotisations obligatoires au titre
le Formation Professionnelle Continue (FPC), de la Formation en Alternance et
de la Formation des Apprentis. Les fonds versés sont utilisables par les
entreprises qui forment leur personnel. Les droits ouverts sont « au
réel » pour les entreprises de plus de
dix salariés (elles récupèrent ce qu’elles ont ou devraient verser), ou
plafonnés à quelques milliers de francs par an pour les moins de dix salariés.
Les statistiques montrent qu’en moyenne une entreprise sur dix consomme de la
formation, donc neuf entreprises sur dix payent à fonds perdus... Les esprits
avisés auront perçu que suivre des formations, c’est aussi récupérer de
l’argent, même sur ses concurrents... Certaines sociétés ont tellement bien
compris le système qu’elles se voient rembourser des sommes au delà de leur
droit de tirage annuel ! C’est la « mutualisation des fonds ».
Dans les faits, donc, la formation professionnelle continue est quasi « gratuite :
Pourquoi s’en priver ?
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