Nous lisons dans « Le Monde » :
La collision d'un TER et d'un TGV près de Pau, qui a fait 40
blessés le 17 juillet 2014, lorsque le premier a percuté le second en raison
d'un signal passé au vert, est en partie due, selon la SNCF, à des rongeurs qui
ont endommagé des câbles.
Selon un rapport de la SNCF, publié samedi 26 juillet, "
une conjonction technique très exceptionnelle et sans précédent " a
impliqué le " cumul de trois événements " : " L'action
de rongeurs sur les gaines d'isolement des câbles, malgré le dispositif de
précaution existant ; le fait que les deux fils détériorés étaient situés à
l'extrémité de la chaîne électrique commandant le signal ; enfin, une séquence
défavorable provoquant la mise en contact de deux fils électriques, comme des vibrations
ou encore la mise en tension des circuits voisins. " C'est donc parce
que les fils électriques étaient en partie exposés qu'ils ont été mis en
contact et ont amené le signal à passer au vert alors que le TER reliant Pau à
Dax aurait dû rester à l'arrêt en attendant le départ du TGV Tarbes-Paris. La
SNCF précise que d'ici à la fin septembre, les 10 000 installations similaires
seront vérifiées. – (AFP.)
© Le Monde
En l’absence de davantage d’informations, il est difficile
d’émettre un avis péremptoire. Mais devant la gravité des conséquences de cet
incident, il me semble judicieux de souligner certains faits.
Il ne faut pas être voyant extra-lucide pour deviner que
« le dispositif de protection
existant » est un classique dispositif d’appâtage avec rodenticide en bloc
ou sachet, qu’utilise abondamment le sous-traitant choisi par la SNCF.
Par ailleurs, si les rongeurs s’en sont pris aux câbles
électriques, c’est :
1/ Qu’ils n’avaient pas
d’autres matériaux à ronger ;
2/ Qu’ils nidifient à
proximité immédiate ;
3/ Donc qu’il y a à
manger.
(Article initialement publié en 2014)
Pour le 1/ Leurs dents hypsodontes (qui poussent en permanence)
les obligent à ronger. En l’absence de « matériaux » naturels,
les rongeurs s’en sont prix aux matériaux tendres présents, les gaînes de câbles
électriques… Voilà pourquoi je conseille de placer dans toutes les armoires et
installations électriques à protéger un bout de branchage qui ne présente aucun
danger de mise à feu spontanée, et vers lequel les rongeurs se dirigeront
naturellement (voir mon dernier livre, disponible ici),
en délaissant les câbles électriques.
Pour le 2/ et 3/ s’ils nidifient sur place, c’est qu’il y a
manger. Donc qu’il y a des déchets non ramassés, ou un site de restauration
« sur le pouce » pas très bien tenu puisque des reliefs de repas
attirent les rongeurs. Il y a donc un problème de concurrence alimentaire, que
les appâts de l’entreprise de dératisation ne résolvent pas. Preuve de
l’incompétence du prestataire en question… Les problèmes n°1 et 2 à résoudre
pour toute dératisation/désourisation sont :
1/ La réduction des
ressource trophiques (ressources alimentaires et possibilités de nidification) ;
2/ La prise en compte de
la concurrence alimentaire, autrement dit, proposer des appâts plus
appétissants que la nourriture habituelle des rongeurs.
Subsidiairement
mais fondamentalement : Placer un appât aux anticoagulants (AVK) dans
une armoire électrique n’est pas un dispositif de protection !
Pourquoi ? Parce que l’absorption d’AVK ne tue pas le
rongeur immédiatement mais seulement après plusieurs repas. Or, que peut faire
d’autre un rongeur sinon ronger, entre deux repas ? C'est-à-dire qu’un
appât aux AVK peut très bien avoir l’effet contraire que celui recherché :
Attirer les rongeurs là où on ne veut pas qu’ils se trouvent et les y installer
pour quelques jours !
J’ai justement assisté à la chose dans une IAA où des postes
d’appâtage placés à l’intérieur, près d’une large ouverture, avaient attirés
des mulots dont les terriers étaient à l’extérieur…
Bref, attendons les résultats de l’enquête ; qui sera
biaisée, car il n’y a aucun expert en dératisation près des tribunaux.
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