Dans celle-ci et
celle d’à côté, consommation de granulats (difénacoum) et crottes de jeunes
rats.
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Dans le prolongement du mur le long duquel sont installées les boites, il y a une source permanente de nourriture: Du maïs. |
Explication : Pendant
que les rats dominants consomment du maïs sain, les dominés, de jeunes
individus, s’alimentent un peu dans les boites qui sont à 5 et 10 mètres, en
attendant que la place se libère.
Et malgré cette
ceinture avec des rodenticides, il y a bien plus d’une centaine de rats à
l’intérieur…
Donc, la ceinture
de boites avec rodenticides ne sert absolument pas à « éviter toute
infestation de rongeurs ou pour détecter l’activité de rongeurs »,
comme indiqué sur les étiquettes et dans le discours de la CS3D, absolument
pas !
Pour une raison
très simple : Tant que les sources de nourriture habituelles des rats leur
sont toujours accessibles, l’appâtage permanent n’a aucune utilité et génère
des phénomènes de résistance.
Je me répète,
insiste, persiste et signe : Les ceinture et alignements de boites
d’appâtage sont des lignes Maginot totalement inefficaces et perverses. L’interdiction
de l’appâtage permanent est donc une bonne chose pour réduire les phénomènes de
résistance.
Ensuite, vous, professionnels
qui me lisez, demandez-vous pourquoi vos fournisseurs présentent à leur
catalogue depuis déjà plusieurs années des appâts « placebo » ?
Pour faire joli, ou pour respecter la règlementation ? Car si la France a
adopté cette interdiction, avant les autres, dites-vous bien que le reste de
l’Europe suivra tôt ou tard.
De toute façon, le
rapport (écrit en anglais) « Mesures d’atténuation des risques pour les
rodenticides anticoagulants » (Philippe BERNY, Alexandra ESTHER, Jens
JACOB, et Colin PRESCOTT, 2014), qui sert de référence aux législateurs
européens, précise :
- « L'appâtage permanent ne devrait pas être
effectué à l'extérieur à moins qu'il y ait un risque élevé de ré-invasion, car il
présente un risque très élevé pour les espèces non ciblées.
- L'appâtage permanent peut être effectué à l'intérieur,
en particulier là où il y a une exigence réglementaire, ou lorsqu'il y a un
risque élevé de ré-invasion, car il peut être géré pour présenter un faible
risque pour les espèces non-cibles.
- En premier lieu, la durée de l'amorçage en extérieur
devrait toujours être limitée à 35 jours (5 semaines). Par la suite, l'activité
continue des rongeurs pourrait indiquer que les rongeurs sont résistants au
rodenticide ou qu'une proportion importante de l'infestation n'est pas traitée
et qu'ils se déplacent continuellement dans la zone traitée.
- La fréquence des visites devrait être laissée à la
discrétion de l'opérateur, à la lumière des évaluations des risques effectuées
au début du traitement. La grande diversité des sites infestés par les rongeurs
exclut toute fréquence stricte. Cependant, les sites traités devrait être
visité au minimum une fois par semaine. ».
Notons que le collège d’expert se prononce contre l’appâtage
permanent « pour le risque espèces non cibles », alors que la CS3D
joue sur les peurs de nos contemporains avec sa crainte de « prolifération
des rats ». Désinformation, disais-je…
Que faire pour
s’adapter à cette règlementation ?
Pour commencer, la
respecter, puisqu‘elle contribue à diminuer les phénomènes de résistances, donc
à augmentera à terme l’efficacité des anticoagulants.
Deuxièmement,
acceptez la réalité des faits : L’appâtage permanent n’a aucun effet
régulateur sur les populations de rats, aucun.
Troisièmement, là
où vous avez installé des ceintures ou des alignements de boites, forcez sur
l’étanchéité des locaux en faisant vous-même les petits travaux que vous
demandiez à votre client de faire. Rien de bien compliqué à exécuter avec la
laine d’acier et les pâtes répulsives que vendent vos fournisseurs. Rappel :
Aucune ouverture supérieure à 6 mm pour la souris et 1,5 cm pour le rat.
Quatrièmement, là
où les boites sont censées jouer un rôle de détection, en IAA notamment,
remplacez donc les appâts empoisonnés par des placébos. Cela continuera à ne
servir à rien, mais votre client sera toujours content de voir plein de boites.
Cinquièmement, si
vous avez les moyens et votre client aussi, remplacez les boites par des pièges
nasse, avec des appâts sains. Ils ne serviront à rien, mais tout le monde sera
content.
Autrement dit,
dans les faits, cette nouvelle règlementation ne change rien pour les
dératiseurs qui aiment leur métier et limitent au maximum l’utilisation des
biocides.
Pierre Falgayrac
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